Calcineur de mondes sous la plante de tes pieds !
Les hommes sacrifient à tes mânes les plus belles brebis de leur été.
Aux sacrificateurs, les mains pleines d’épices chaudes.
Ô foudroyeur d’idoles au seuil des maisons !
Ô faiseur d’enclumes pour y fendre le marteau !
A la magie des siècles, le sang y domine.
L’odyssée a couvé des ailes.
Garde des passages, des ruelles sans fond, des chemins ensablés !
Aux sacrificateurs, les mains pleines de graines chaudes.
A l’aube, les hordes se taisent pour écouter le chant du vent.
Montre la lune qui se couche et tu auras tout dit.
Bâtisseur de fosses communes où naît la pluie !
Calcineur de mondes sous la plante de tes pieds !
Planteur de réglisse aux coteaux des soleils, sur la lave muette des os.
Les racines des tours s’en prennent à nous ; la terre jouit du vent.
Montre la lune et tu n’auras encore rien dit.
La pagode s’enfle et se vide, le reflux chemine sur la voie du vrai.
Pars et que personne, jamais plus personne ne t’accueille sur son seuil.
Dans l’horizon se noie l’oubli ! Il faudra y sombrer…