Déserts de la salive

Ô déserts de la salive, nulle route à l’horizon, pas même un fantôme de sentier où poser la langue révolue en mille contorsions.

Et la clameur des hommes et la danse des femmes, et le désir du sang de dire tout haut que l’on vit…

Ô déserts de la salive, les voix sont à tapir sous un manteau moussu de friches et de silence corrompu au pas lents des bêtes entremêlées.

Ô déserts de la salive qui n’est déjà plus dans la naissance du cri, dans l’accouchement de la nuit.

La terre, la mer, le ciel et tout sentiment pur perdu dans l’infini de l’ouverture.

Et ces mots, plus silencieux et frères de la parole, ne tiendront pas plus longtemps qu’elle dans la chair de l’esprit.

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